2. Des illusions d'optique au cinéma
Les illusions sont les témoins des mécanismes de la vision. Elles peuvent survenir naturellement ou sont créées par des dispositifs qui utilisent certains principes de fonctionnement du système visuel humain.
Les illusions d'optique sont des images que l’œil perçoit sans que le cerveau ne parvienne à les comprendre. Cela fonctionne selon deux mécanismes : soit le cerveau essaie de donner du sens à ce qui n'en a pas, soit la perception erronée donne lieu à des erreurs d'interprétation.
Elles sont dues à une stimulation des photorécepteurs rétiniens, qui peuvent subir des phénomènes de fatigue. On parle aussi d'une construction mentale, à partir des messages nerveux reçus, parfois faussée. Le cerveau amplifie alors les contrastes, créant contours, couleurs, perspectives, reliefs, mouvements.
On pourrait donc appeler « illusion d'optique » une « erreur » dans la manière de percevoir, dans l’interprétation qu'en fait le cerveau : cela donne une représentation de l'objet perçu qui peut être ambiguë, variable selon l'individu en fonction de son vécu, de son apprentissage. C'est une sensibilité propre à chacun car l'interprétation de l'image est perturbée par la couleur, la lumière, la perspective, l'environnement ou encore l'univers culturel de l'observateur.
Dans les principales illusions d'optique
Les longueurs/distances et les angles
Les longueurs sont perçues différemment selon qu'elles soient verticales ou horizontales. L'environnement d'une ligne (c-a-d ce qui l'entoure) modifie la perception de sa longueur. La représentation de la profondeur en perspective induit une notion de distance. Un objet éloigné est plus petit qu'un objet au premier plan.
Les distances sont ainsi modifiées par la densité de remplissage des espaces. Les pleins apparaissent plus importants que les vides. Le nombre d'éléments sur une distance donnée perturbe la perception de la longueur.
Les grosseurs
Un objet paraît plus gros s'il est entouré d'éléments plus petits, et plus petit s'il est entouré d'éléments plus gros.
Les déformations
Les formes, le rythme ou encore l'orientation des contrastes lumineux ou colorés perturbent la perception des lignes droites.
Les effets de perspective
Notre perception de la représentation en trois dimensions sur une surface plane pose des limites à notre vision. On tient compte avec la perspective des effets de l'éloignement d'un objet et de sa position dans l'espace par rapport à un observateur. Ainsi, un objet placé au loin semblera plus petit que le même objet placé tout près. Si l'on fausse la perception des objets en induisant une notion de perspective, on obtient de curieuses images.
Au cinéma, les distances par rapport à la caméra sont faussées : on trompe l’œil du spectateur sous forme d'illusion d'optique.
Suivant l'endroit où la caméra se trouve, la représentation que l'on a visuellement peut sembler invraisemblable: l'angle choisi influe sur la représentation que le public se fait.
Il est à noter que le simple choix du cadrage de l'acteur est également une forme d'illusion d'optique puisque le spectateur est trompé: l'acteur peut par exemple être filmé en plan serré et avoir des tuyaux qui sortent de son t-shirt (qui vont servir à un effet spécial, ex: un impact de balle). A l'image, on n'y voit rien, mais lorsque l'on tourne la scène, tous les "trucages" sont en fait visibles: le spectateur assis sur son fauteuil de cinéma est en fait dupé!
Nous allons prendre un autre exemple, plus concret. Nous avons choisi Hagrid, un demi-géant dans Harry Potter car il est un personnage plus parlant lorsqu'il s'agit de mettre en évidence les effets d'optique utilisés, ceux-ci étant moins présents dans La Planète des Singes. Comment le réalisateur a-t-il fait pour qu'il paraisse si grand par rapport aux autres ?
La Perspective
(voir plus haut)
L'illusion de Ponzo est alors utilisée au cinéma: les deux droites noires sont sécantes en un point (sur la gauche). Ce point correspondrait à la place de la caméra et les deux traits blancs correspondraient aux acteurs. Celui de gauche apparaîtra alors à l'écran bien plus grand que celui de droite.
Hagrid et Mme Maxime (les deux sont des géants) sont situés très près de la caméra et paraissent donc beaucoup plus grands que ceux en arrière-plan (en réalité situés beaucoup plus loin de la caméra).
Ici, le personnage d'Hagrid est au premier plan. Il est le plus proche de la caméra ce qui donne l'illusion qu'il est beaucoup plus grand que les personnages situés derrière (qui eux, en réalité, doivent être situés bien plus loin qu'ils n'en ont l'air).
Hagrid semble faire presque deux fois la taille des enfants. En réalité, les acteurs ne sont pas face à face: ils ne sont pas sur la même ligne: Hagrid est plus proche de la caméra que les enfants.
---: lignes de placements parallèles
La distance a n'est pas égale à la distance b. Pourtant, quand on regarde l'image filmée, on a l'impression que a=b. Ces distances sont faussées par la perspective.
La Contre-Plongée
La contre-plongée est un axe de prise de vue du bas vers le haut utilisé en photographie et au cinéma. La contre-plongée est totale lorsque l'axe optique est vertical par rapport au sujet (filmer un personnage en étant couché au sol, par exemple).
Dans les codes du cinéma, ce principe est souvent utilisé pour traduire une position dominante, ou effrayante, un sentiment de puissance : c'est bien ce dont il s'agit ici. Cette utilisation démontre à elle seule que la contre-plongée donne au personnage visé une force magistrale par rapport au spectateur qui a l’impression d’être dominé. La contre-plongée peut grandir un personnage mais peut donc aussi en souligner les défauts les plus repoussants.
C'est le point de vue de l'enfant ou du minuscule avec le regard de celui qui domine en plongée.
Elle se manifeste par la convergence des verticales qui ne se situe pas au milieu de l'image ou de la prise de vue.
Voici quelques exemples de captures d'écran prises qui exploitent cette illusion:
Nous avons fait des essais photographiques en combinant les effets de perspective et de contre plongée:
La Chambre d'Ames
La chambre d'Ames est une pièce qui donne l'illusion qu'un personnage est géant par rapport à un autre.
Elle fut inventée en 1946 par un ophtalmologiste américain, M.Ames. C'est une illusion qui regroupe plusieurs illusions :
Profondeur de champs
C'est le fait d'avoir un arrière plan flou et un premier plan accepté par l’œil comme net : une perspective forcée. C'est donc la distance qui sépare le premier plan net du dernier plan net. Selon son épaisseur, elle va permettre d'isoler le sujet de l'arrière-plan ou au contraire d'obtenir une netteté impeccable sur l'ensemble de la photo.
Anamorphose
C'est une image déformée, étirée mais si on la regarde d'un certain point de vue, elle nous paraît normale.
Pour la chambre d'Ames, le trapèze qui constitue le sol, regardé d'un certain angle, paraît carré. Pour les murs, c'est le même principe : les lignes qui sont censées former un rectangle ne sont en réalité pas parallèles. En revanche, lorsque l'on regarde d'un certain angle, cela nous donne l'illusion que si.
La perspective dite accélérée est donc utilisée dans cette Chambre d'Ames car le mur paraît plus petit qu'il ne l'est en réalité. La notion de point de vue est également importante: la représentation diffère suivant l'endroit d'où l'on regarde.
Cette addition d'illusions fait que l'on perd la sensation de profondeur qui sépare les deux personnages. Cela peut alors être une technique utilisée au cinéma pour faire apparaître un personnage plus grand que les autres, un géant par rapport à un tout petit personnage.
Sources:
-wikipedia.org (Illusions d'Optique; Chambre d'Ames)
-Livre: Illusions d'Optique, 200 images Insolites de Daniel Picon
-Vidéo: On n'est pas que des Cobayes Peut-on résister à une Illusion d'Optique?
-Vidéo: On n'est pas que des Cobayes La Chambre d'Ames
-Société SFX
-ophtasurf.free.fr
-www.cours-photophiles.com
-www.illusions-optique.fr
-http://illoptique.free.fr/
-http://www.futura-sciences.com/
-http://websvt.free.fr/